« On ne naît pas chrétien, on le devient » a dit le grand didascale de l’Église du deuxième siècle, Tertullien (Apol, XVIII). Il avait certainement en tête les paroles de notre Sauveur Jésus-Christ à Nicodème : « si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn 3, 3). Ce passage fait référence au baptême, au fait d’être immergé dans l’eau pour en ressortir. Ce rite symbolique signifie une mort à une vie passée et une nouvelle naissance pour une vie nouvelle. Le saint apôtre Paul commente ainsi le baptême : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rm 6, 4). Continue reading
Category Archives: Homélies

En ce sixième dimanche après la Pentecôte, nous poursuivons notre lecture de l’évangile selon Matthieu. Nous venons d’entendre le récit de guérison d’un paralytique (Mt 9, 1-8). Ce miracle est accompli par notre Seigneur dans sa ville nous dit l’évangéliste Matthieu, faisant sans doute référence à Capharnaüm, le centre de son activité missionnaire. Nous retrouvons le même miracle dans les deux autres évangiles synoptiques (Mc 2, 1-12 et Lc 5, 17-26) qui décrivent l’épisode avec beaucoup plus de détails, soulignant par exemple, à la différence de Matthieu, que le paralytique fut descendu par le toit pour être présenté à notre Seigneur. C’est ce passage qui est lu à la Divine Liturgie le deuxième dimanche du Carême. Par ailleurs, saint Jean le Théologien, dans son évangile davantage théologique, nous raconte la guérison du paralytique de la piscine de Bethesda (Jn 5, 1-18), récit qui est lu le quatrième dimanche de Pâques. Continue reading

Cinquième dimanche après la Pentecôte
Nous venons d’entendre la lecture d’un passage de l’évangile selon saint Matthieu relatant la guérison de deux démoniaques, dans le pays des Gadaréniens (Mt 8,28-9,1). Nous retrouvons le même épisode dans les deux autres évangiles synoptiques (Mc 5, 1-20 ; Lc 8, 26-39) qui ne mentionnent qu’un seul possédé. L’épisode est assez spectaculaire. Les démoniaques vivaient dans des sépulcres. A la vue du Sauveur, ils s’écrièrent : « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? » (Mt 8, 29). Puis les démons prièrent le Christ de les envoyer dans le troupeau de pourceaux qui se trouvait à proximité. Et alors que le Seigneur leur ordonna de sortir et d’y aller, tout le troupeau se précipita dans la mer, et ils périrent dans les eaux (Mt 8, 31-32). Continue reading

Quatrième dimanche après la Pentecôte
Nous venons d’entendre la lecture de l’Évangile de ce dimanche relatant la guérison, à Capernaüm, du serviteur d’un centurion d’après le récit qu’en fait le saint apôtre et évangéliste Matthieu (Mt 8, 5-13). On retrouve le même épisode dans l’évangile de Luc (Lc 7, 1-10), ainsi que dans l’évangile de Jean le Théologien (Jn 4, 46-54), où le centurion est présenté comme un officier du roi, et son serviteur comme son fils. Il est vrai que le terme employé dans l’évangile d’aujourd’hui par l’évangéliste Matthieu pour désigner le serviteur pourrait aussi être traduit comme son enfant. Par ailleurs, il est significatif que d’après le saint apôtre Jean le Théologien, qui situe la guérison après le récit des noces de Cana, notre Seigneur, avant le miracle, s’exclame : « Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez donc pas ? » (Jn 4, 48). Il est clair que c’est de la foi dont il est question dans cet épisode. Continue reading

Troisième dimanche après la Pentecôte
Nous venons d’entendre la lecture d’un passage de l’Évangile du saint apôtre et évangéliste Mathieu qui est un extrait du fameux sermon sur la montagne, un discours prononcé par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ à ses disciples ainsi qu’à une large foule réunie (Mt 5,1-8,8). La portion la mieux connue de ce discours est bien évidemment celle des Béatitudes, qui se trouve au début, et que nous chantons presque à chaque Divine Liturgie. Ce sermon contient aussi la prière du Seigneur, le Notre Père, que nous récitons quotidiennement. Mais aujourd’hui, le passage nous interpelle en nous rappelant que « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6, 24 ; Lc 16, 13). Continue reading

Deuxième dimanche après la Pentecôte
Nous venons d’entendre la lecture de l’évangile selon Matthieu relatant la vocation des premiers apôtres. Notre Seigneur, rencontrant deux frères, Pierre et André, alors qu’ils pêchaient, les appelle à venir à sa suite : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4, 19). L’évangéliste nous dit qu’aussitôt, ayant entendu cet appel, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Deux autres frères, Jacques et Jean, fils de Zébédée, firent de même.
Commentant ce passage, saint Jean Chrysostome attire notre attention sur la foi et l’obéissance des apôtres : « C’est pendant qu’ils jettent leurs filets, c’est au milieu de leur travail que Jésus leur parle ; or, vous savez combien la pêche est une occupation astreignante, et, à peine ont-ils entendu son ordre, qu’ils le suivent sans différer, sans hésiter. Ils ne disent pas : nous allons seulement jusqu’à la maison, pour faire les derniers adieux à nos proches. […] C’est ainsi que Jésus exige de nous une obéissance prompte et parfaite, et qui exclut tout retard quand même les empêchements les plus forts nous retiendraient » (Commentaire sur Matthieu). Continue reading

Septième dimanche de Pâques
Nous venons d’entendre dans la lecture de l’évangile d’aujourd’hui (Jn 17, 1-13) la prière de notre Seigneur Jésus-Christ juste avant sa Passion salutaire. Ce passage a été choisi pour la solennité d’aujourd’hui : celle des 318 Pères du premier concile œcuménique qui fut convoqué par l’empereur Constantin et qui s’est réuni dans la ville de Nicée le 19 juin 325 pour rétablir l’unité de l’Église tant en Orient qu’en Occident, suite à l’hérésie d’Arius, un prêtre de l’Église d’Alexandrie, qui avait affirmé que le Verbe et Fils de Dieu était une créature, et « qu’il fut un temps où il n’était pas ». Arius considérait le considérait donc certes comme une créature parfaite, mais inférieur à Dieu, une sorte d’intermédiaire entre Dieu et le monde. Continue reading

Sixième dimanche de Pâques
Nous venons d’entendre le récit de la guérison d’un aveugle de naissance (Jn 9, 1-41). Nous qui avons la chance d’avoir la vue ne pouvons imaginer combien il est difficile pour un homme aveugle de vivre dans la société. Fermons nos yeux ne serait-ce qu’un instant, et mettons-nous dans la peau de cet homme aveugle de naissance et comprenons toute sa souffrance au quotidien ! Or, dans ce récit de l’évangéliste Jean le Théologien, notre Seigneur affirme que l’homme était aveugle de naissance « afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui » (Jn 9, 3). Le miracle du récit évangélique de ce dimanche est donc en fait une théophanie.

Cinquième dimanche de Pâques
En cette période pascale, nous poursuivons la lecture de l’Évangile du saint apôtre et évangéliste Jean le Théologien qui nous transmets un enseignement mystagogique du mystère du salut en Christ. L’évangile que nous venons de lire ce dimanche relate le discours du Seigneur avec la Samaritaine. Dans l’Évangile de Jean, c’est le deuxième grand discours du Christ, celui qui suit celui avec Nicodème où le baptême est clairement évoqué par l’allusion à la « seconde naissance » (Jn 3, 3), où notre Seigneur affirme clairement que nous ne pouvons entrer dans le Royaume de Dieu si nous ne renaissons pas d’eau et d’Esprit (Jn 3, 5). Continue reading

Quatrième dimanche de Pâques
La lecture de l’évangile que nous venons d’entendre (Jn 5, 1-18) nous rappelle celle de la guérison du paralytique que nous avons écoutée le deuxième du Carême (Mc 2, 1-12). Toutefois, la particularité du récit de la guérison du paralytique d’aujourd’hui, décrite par le saint apôtre et évangéliste Jean le Théologien, est qu’elle se situe à la piscine de Bethesda, aussi appelée piscine Probatique, celle qui avait cinq portiques, et où attendaient leur guérison de nombreux malades et infirmes au moment où l’eau commençait à bouillonner lorsque l’Ange du Seigneur descendait dans la piscine. Là, un homme paralysé depuis trente-huit ans attendait lui aussi sa guérison, mais malheureusement, il n’avait pas d’homme pour l’aider à descendre dans la piscine au moment du bouillonnement, comme nous le relate l’évangéliste. Continue reading